Une amie m'a envoyé du Japon un nouveau livre de photos: VOICE par Naoko Tamura. Les images sont souvent flous, c'est l'impréssion pure des lumières qui s'aiment, mais ce sont des lumières qu'on ne peut jamais voir que dans la photographie. On les rencontre sans cesse, sans doute, mais on ne les voit pas. C'est l'objectif qui intervient pour éclairer l'existence même des lumières latentes.
Le livre est préfacé admirablement par écrivain-photographe Jean-Phillippe Toussaint. Sa perspicacité désigne correctement tant la quotidiennité que l'intemporalité des photos de Naoko. "Ce sont des photos brouillées, presque floues, fragiles, légères et fugaces," écrit-il. Que c'est vrai! Tout de même, je ne suis pas d'accord quand il ajoute: "ce sont des photos féminines." Il ne s'agit pas de féminité aucune. Il faut dire: c'est plutôt la vision qui cherche une autre manière de recevoir le don de la lumière.
